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3 août 2016 3 03 /08 /août /2016 19:12
Hum... l'auteur de ce blog sort un livre sur la petite enfance le 24 août...

L'auteur de ce blog de lecteur, qui est aussi un cadre supérieur "dans le social et l'éducatif" pour faire vite, fait paraître un livre sur la petite enfance aux Editions Dunod, le must de l'édition sociale. Aucun rapport avec ce dont on traite ici d'habitude, de prime abord, certes, mais bon...

 

C'est un livre. Ca peut tout de même intéresser certains de mes interlocuteurs ici. Et on me pardonnera de parler de mon livre sur mon blog, sans doute... 

 

Contrairement à une opinion répandue, l’accueil de la petite enfance n’est pas seulement un « service à la population ». Il ne suffit pas de construire un bâtiment, d’y placer des diplômés en puériculture, pour que la vie y suive son cours tranquille. Les professionnels ne sont pas des « nounous » qui réalisent des missions prosaïques : nourrir, changer, jouer. Ce livre démontre tout le contraire de cette vision archaïque de la « petite enfance ».

Les crèches sont des lieux névralgiques du lien social ; elles jouent un rôle très important dans l’éducation, dans la construction des identités parentales, et dans une économie où les femmes aspirent à concilier emploi et vie familiale. Autour de ce lieu privilégié, bassin de paix et de confiance dans les quartiers, peut émerger une nouvelle dynamique du social pour peu qu’on le veuille.

 

" La petite enfance dans la cour des grands " est un livre dit "professionnel", mais il s'approche de l'essai, dans la mesure où il propose une'approche pour ériger la petite enfance comme politique publique de premier rang, et non simple prestation locale. Ainsi il ne sera disponible que dans les librairies qui pointent ces catégories : l'édition sociale, sanitaire, médico-sociale, le droit public, les collectivités...mais on le trouve évidemment sur les sites de commande de livres sur le web, dont celui-ci :

 

 

http://livre.fnac.com/a9832320/J-Bonnemaison-La-petite-enfance-dans-la-cour-des-grands

 

 

 

 

 

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Lectures de Jérôme Bonnemaison

 

Un sociologue me classerait dans la catégorie quantitative des « grands lecteurs » (ce qui ne signifie pas que je lis bien…).


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D’abord, tout petit, j’ai contemplé les livres de mes parents qui se sont rencontrés en mai 68 à Toulouse. Pas mal de brûlots des éditions Maspero et autres du même acabit… Je les tripotais, saisissant sans doute qu’ils recelaient des choses considérables.

 

Plus tard, vint la folie des BD : de Gotlib à Marvel.


Et puis l’adolescence… pendant cette période, mes hormones me forcèrent à oublier la lecture, en dehors des magazines d’actualité, de l'Equipe et de Rock’n Folk. Mais la critique musicale est heureusement lieu de refuge de l’exigence littéraire. Et il arrive souvent aux commentateurs sportifs de se lâcher.


 

De temps en temps, je feuilletais encore les ouvrages de la  bibliothèque familiale A quatorze ans, je n’avais aucune culture littéraire classique, mais je savais expliquer les théories de Charles Fourier, de Proudhon, et je savais qui étaient les « Tupamaros ».


 

J’étais en Seconde quand le premier déclic survint : la lecture du Grand Meaulnes. Je garde  le sentiment d’avoir goûté à la puissance onirique de la littérature. Et le désir d’y retoucher ne m’a jamais quitté.


 

Puis je fus reçu dans une hypokhâgne de province. La principale tâche était de lire, à foison. Et depuis lors, je n’ai plus vécu sans avoir un livre ouvert. Quand je finis un livre le soir, je le range, et lis une page du suivant avant de me coucher. Pour ne pas interrompre le fil de cette "vie parallèle" qui s’offre à moi.

 

 

Lire, c’est la liberté. Pas seulement celle que procure l’esprit critique nourri par la lecture, qui à tout moment peut vous délivrer d’un préjugé. Mais aussi et peut-être surtout l’impression délicieuse de se libérer d’une gangue. J’imagine que l’Opium doit procurer un ressenti du même ordre. Lire permet de converser avec les morts, avec n’importe qui, de se glisser dans toutes les peaux et d’être la petite souris qu’on rêve…


 

Adolescent, j’ai souvent songé que je volais, par exemple pour aller rejoindre une copine laissée au port… Et la lecture permet, quelque peu, de s’affranchir du temps, de l’espace, des échecs , des renoncements et des oublis, des frontières matérielles ou sociales, et même de la Morale.

 

 

Je n’emprunte pas. J’achète et conserve les livres, même ceux que je ne lis pas jusqu’au bout ou qui me tombent des mains. Ma bibliothèque personnelle, c’est une autre mémoire que celle stockée dans mon cerveau. Comme la mémoire intime, elle vous manque parfois, et on ne saurait alors dire un mot sur un livre qu’on passa trois semaines à parcourir. Mais on peut à tout moment rouvrir un livre, comme on peut retrouver sans coup férir un souvenir enfoui dans la trappe de l’inconscient.


 

Lire est à l’individu ce que la Recherche Fondamentale est au capitalisme : une dépense inutile à court terme, sans portée mesurable, mais décisive pour aller de l’avant. Lire un livre, c’est long, et c’est du temps volé à l’agenda économique et social qui structure nos vies.  


 

Mais quand chacun de nous lit, c’est comme s’il ramenait du combustible de la mine, pour éclairer la ville. Toute la collectivité en profite, car ses citoyens en sont meilleurs, plus avisés, plus au fait de ce qui a été dit, expérimenté, par les générations humaines. Le combat pour l’émancipation a toujours eu partie liée avec les livres. Je parie qu’il en sera ainsi à l’avenir.


 

J’ai été saisi par l'envie de parler de ces vies parallèles. De partager quelques impressions de lecture, de suggérer des chemins parmi tant d’autres, dans les espaces inépuisables de l’écrit. Comme un simple lecteur. Mais toujours avide.


 

Je vous parlerai donc des livres que je lis. Parlez-moi des vôtres.

 

 

Jérôme Bonnemaison,

Toulouse.

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