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15 avril 2017 6 15 /04 /avril /2017 09:49
Nous sommes le pouvoir, mais qui nous protège du pouvoir ? Relire « 1984 » de George Orwell en 2017 - paru dans la Quinzaine littéraire

 

 

« 1984 » de George Orwell, nous dit-on, a bondi dans les ventes, singulièrement aux Etats-Unis depuis l'ascension de Donald Trump (personnellement, cet événement m'a évoqué le moins brillant mais aussi terrifiant « dead zone » de Stephen King). Il n'est pas redécouvert, puisqu'il n'a heureusement jamais été oublié, contrairement à la tradition politique dont il est un joyau. Eric Blair de ses vrais nom et prénom (triste ironie que ce nom ait été porté par le Premier Ministre anglais qui mentit pour intervenir en Irak ; illustra la novlangue, les perversions de double pensée, et de mutabilité du passé, décrits dans « 1984 ») fut un socialiste d'inspiration libertaire, jusqu'à prendre les armes au sein d'une milice du POUM espagnol. Il se réclamait d'un marxiste anti autoritaire, inspiré de Rosa Luxembourg et voisinant avec le trotskysme (Trotsky inspire des personnages centraux, aussi bien dans « 1984 »que dans « la Ferme des animaux »).

 

Mais l'ancien soldat de sa majesté en Birmanie était tellement passionné par la liberté de pensée qu'il n'hésitait jamais à assumer des convictions singulières, y compris en tançant ses propres amis, comme lorsqu'ils furent tentés par le pacifisme face à Hitler. Orwell brille particulièrement au sein d'une constellation intellectuelle et politique marquée par la défaite. Elle a néanmoins contribué, comme cible privilégiée du stalinisme et du nazisme avant guerre, à cerner la notion de totalitarisme à laquelle Hannah Arendt donnera son contenu philosophique abouti. Les perdants de l'Histoire se réfugient parfois dans l'écriture, comme les générations perdues, et la culture ne remercierait jamais assez les sacrifices sublimatoires que lui ont voué les échecs révolutionnaires. D'Arthur Koestler (ami d'Orwell, dont « le zéro et l'infini » est une œuvre cousine de « 1984 »), à Victor Serge, d'Orwell à Jan Valtin, le courant de ceux qui ont essayé de défendre, d'un même mouvement, la liberté et l'égalité radicales, a offert de grands trésors à la littérature du XXème siècle.

 

« 1984 »est un grand roman d'anticipation politique, mais c'est aussi un roman d'amour, un grand livre psychologique (qui tire leçon de l'impact possible des sciences humaines sur la politique à un moment où celles-ci s'affirment sur la scène intellectuelle). C'est aussi un roman philosophique sur la notion de réalité et par dessus tout sur le langage, habitat unique de la pensée et donc cible politique de premier plan. C'est même un roman à suspense. C'est par ces qualités multiples, cette capacité à intégrer, comme très peu d'auteurs, la réflexion politique la plus aboutie au sein d'un récit romanesque crédible et parfaitement construit, sans didactisme vulgaire, que notre auteur parvient à toucher un large public. Il défendait théoriquement mais illustrait aussi l'intérêt et la dignité que revêtait une parole politique débarrassée des oripeaux de la propagande, s'adressant à ce qu'il y a de plus noble en l'homme : le logos.

 

Ce roman n'est pas simplement une synthèse efficace du totalitarisme historiquement vécu, qui décortiquerait les convergences du stalinisme et de l'hitlérisme. C'est plus encore une interrogation des prolongements potentiels des totalitarismes entrevus et de tendances qui travaillent profondément l'ensemble des sociétés sorties de la seconde guerre mondiale.

 

Pourquoi le pouvoir ?

 

Ce travail de prolongement lui permet en définitive d'effectuer un retour aux sources essentiel. Car à un moment, face aux tortures, aux efforts de la Police politique, à l'immense énergie déployée pour opprimer, la question surgit chez Winston, personnage principal du roman, comme chez le lecteur :

 

pourquoi ?

 

C'est un des aspects les plus vertigineux de « 1984 », qui peut nous agiter aussi, face au choc de l'élection de Donald Trump. D'où vient l'appétit de pouvoir et son débordement inouï dans le totalitarisme ? Pourquoi ces maîtres du monde, dont la richesse est depuis longtemps devenue abstraite, font ce qu'ils font ? Pourquoi cette démesure , cette absence de satiété ? Pourquoi un milliardaire accompli vient livrer dure bataille pour occuper un autre terrain, celui de la politique ? Doit-on simplement penser que tout est rationnel dans ces comportements ? Trump nous montre sans doute que non. Et Orwell, pourtant formé par le marxisme, pensée qui lorsqu'elle est vulgairement utilisée, rationalise économiquement les comportements politiques, répond aussi que non. Il y a un au delà du calcul. Et il est ténébreux.

 

En lisant ce grand roman, nous ne découvrons pas simplement les rouages d'un projet totalitaire de contrôle absolu sur les êtres, balayant toute notion de vie privée, de liberté individuelle ; d'intimité, réduisant tout ce qui permettrait à la conscience de se dresser ou aux désirs de s'exprimer ailleurs que dans l'entonnoir des intérêts du pouvoir (ainsi en est-il du désir amoureux, dangereux en tant que tel, car sauvage, exclusif, et donc à briser) . Nous nous interrogeons aussi sur l'objet obscur du désir de pouvoir.

 

La réponse d'Orwell, ne peut que nous alerter : le projet du pouvoir, c'est le pouvoir. Le « pur pouvoir ». Ce projet est par essence, sans fin, sans mécanisme d'auto limitation. Les limites qui peuvent être imposées au pouvoir ne peuvent qu'être de source exogène. Le pouvoir est porté à se perpétuer et à s'approfondir. Cette dynamique dangereuse du pouvoir ne s'applique pas seulement au pouvoir d'Etat. Elle peut survenir dans un couloir d'administration , un camping, un club de foot.

 

Pis, la volonté de dominer les hommes a partie liée avec la mort . Elle provient, peut-être d'un sursaut prométhéen contre la condition humaine. Le totalitarisme est criminel. Il se réclame de Dieu ou il est athée, comme dans « 1984 ». Mais il préempte la mort, comme seule manière de la contrôler. C'est l'aveu que le tortionnaire de Winston finit par effectuer quand il le rééduque.

 

De l'Etat aux pouvoirs, du citoyen au consommateur

 

Orwell évoque « le pouvoir ». Mais en son temps, cette notion se confondait avec la montée en puissance spectaculaire du pouvoir d'Etat qui étendait partout son influence. De ce point de vue, la réalité a bien changé et la prescience d'Orwell doit s'apprécier en examinant les formes des pouvoirs contemporains.

 

A la centralité de l'Etat Nation a succédé un tableau enrichi de formes de puissance nouvelles : entreprises transnationales, flux financiers hyper obèses, pouvoirs médiatiques liés aux forces de l'argent. Mais cette ère qualifiée de « néolibérale » n'a pas pour autant liquidé l'Etat, elle l'a plutôt conduit à se reconfigurer, en refluant du contrôle de l'économie, renonçant à s'occuper des choses pour surveiller et réguler les individus.

 

Il est possible que l'Etat néolibéral ressemble, paradoxalement, plus encore à l'Etat orwellien, bien qu'affaibli sur certains fronts. La généralisation des caméras de surveillance, les lois anti terroristes ouvrant aux services de sécurité un accès sans restriction ni contrôle judiciaire aux communications privées des citoyens, au nom même de « la liberté », rappellent fortement à la fois le regard de Big Brother sur tout, mais aussi le principe de double pensée (inspiré du diamat stalinien), utilisant des concepts libéraux pour justifier cyniquement leur éradication dans la vie des gens. Ainsi a t-on vu, cet été, des arrêtés municipaux, heureusement annulés, réglementant l'habillement des femmes sur les plages au nom... De leur liberté de s'habiller comme bon leur semble.

 

Ce qu'on retient souvent de « 1984 », c'est Big Brother qui nous regarde, chez nous. En 2017 ils nous regarde en effet, partout et tout le temps. Mais ce n'est pas d'abord le citoyen qu'il épie, contrairement à ce que prévoyait Orwell. Il surveille d'abord ce Big Data, le consommateur. Son projet est d'abord de modeler l'esprit du quidam, non pas pour empêcher la révolution politique, qui semble de toute manière liquidée comme hypothèse, mais afin de manipuler les comportements d'achat. Le subliminal, déjà perçu chez Orwell, s'est désormais allié aux algorithmes.

 

Pourtant tous les chemins du pouvoir mènent à Rome... Fabriquer sans cesse du consommateur, le sculpter, l'éduquer, c'est former un type très particulier de citoyen. Cet « homme unidimensionnel » dont parlait Marcuse.

 

Le nouveau fascisme, hurlait Pasolini, ne se manifestait plus par les marches de chemises noires, mais par la publicité. A la matraque des troupes de l'Angsoc qui assomme Winston, l'hypnose publicitaire, réinvestie par le politique ensuite , a été préférée par les milieux dominants. Ce qui n'empêche nullement, d'ailleurs, comme on le voit en Turquie, de ressortir les gourdins si nécessaire. La pensée de Pasolini est un trait d'union entre le monde étatisé d'Orwell et ce que nous vivons aujourd'hui.

 

Il manquait donc à Orwell la vision du consumérisme. Au contraire il imaginait une sorte de socialisme de la misère (qui s'est tout de même concrétisé de manière spectaculairement pertinente dans le bloc de l'Est !), détruisant les surplus dans la guerre pour maintenir les inégalités.

 

Guerre sans fin, présentéisme, déshydratation du langage

 

Malgré ce décalage à l'égard du capitalisme transnational consumériste, Orwell vise juste, sans cesse, dans l'anticipation. La tentation de la guerre perpétuelle, à but interne, n'a t-elle pas été illustrée par la guerre contre le terrorisme de Georges Bush et par bien d'autres ? Le présentéisme médiatique, permettant de tout dire et son contraire quelques heures après (je ne me présente pas si je suis mis en examen. Et puis j'oublie), nous ne le connaissons que trop.

 

L'appauvrissement et l'empoisonnement du langage à fin de manipulation de pensée, façonnés par les « télécrans », semblent bien nous menacer. Même s'ils ne semblent pas être pilotés par un Parti Etat unique mais par un instinct de pouvoir diffus, qui veut vendre, contrôler, choisir pour nous. Ne nous a t-on pas vendu comme projet pour la France « le socialisme de l'offre », oxymore flagrant, phrase s'annulant par elle-même ? Ce qui rappelle fortement la double pensée décrite par Orwell. N'utilise t-on pas abusivement les termes de « réformiste », « moderne », pour exclure ceux qui penseraient autrement ? Ceux qui seraient contre le cours de l'Europe se voient qualifier d' « anti européens » et l'on voit fleurir des catégories grossières et porteuses de cette haine magnétisante dépeinte par Orwell : les « bobos », les « assistés », les « racailles ».

 

Quant au mépris des faits, des chiffres, au profit de l'hypertrophie d'un fait divers ou d'un fantasme, il n'est qu'une modalité de l'abolition de la réalité qui pullule dans le roman. Quand une candidate d'extrême droite propose « une France apaisée »... par le truchement de la stigmatisation violente et de la discrimination légale, on peut entendre le slogan « la guerre c'est la paix ».

 

Se prémunir d'un excès de politique

 

Et puis il y a cette intuition géniale d'Orwell, qui s'adresse à tous, y compris à ceux qui se pensent de son côté. Le danger, c'est aussi le trop de politique. Ceux qui pensent, et on peut le comprendre aisément, que le marché est dangereux de par son expansion peuvent en effet perdre de vue un autre danger : une extension de la politique sans limite. Ce qui est précisément la définition du totalitarisme. Orwell rappelle qu' une société digne est une société où la politique est à sa juste place – elle s'occupe de nos relations sociales, de « ce qu'il y a entre nous », citoyens, dit Hannah Arendt dans « Qu'est ce que la politique? » -.Elle ne s'infiltre pas partout, au risque de nous asphyxier.

 

Quand la politique, conçue comme pouvoir détenant le monopole de la violence légitime (la loi, la police, la justice), se mêle de réguler le langage, l'Histoire, et on en voit régulièrement des tentations, alors il y a danger de glissement structurel vers la tyrannie.

 

« 1984 » est un avertissement ultra contemporain contre la tentation du bio pouvoir accru, le retour de l'Etat dans la police des mœurs, une santé publique intrusive, des politiques qui se mêleraient de nos « modes de vie ». Récemment en France, on a vu réapparaître, avec la loi pénalisant les clients des prostituées, le droit pénal dans le domaine sexuel sans contrainte de corps. Cela, décidé au prétexte certes incontestable de la protection des plus faibles, n'ouvre t -il pas une boîte de pandore infernale ? Ne valide t-on pas le principe selon lequel l'Etat est légitime a édicter la bonne et la mauvaise sexualité ? Une fois le politique installé dans des sphères intimes, qui garantira de ce que l'on s'y permettra à notre place ?

 

Lire Orwell c'est apprendre à se méfier d'une certaine volonté générale abstraite, interventionniste dans nos intimités, d'autant plus qu'elle renonce à influer sur l'économique et le social et a besoin de se redonner un rôle pour masquer son impuissance.

 

Orwell nous montre ainsi que Montesquieu doit contrebalancer Rousseau. Que la démocratie n'est pas que l'élection, la légitimité du pouvoir, mais aussi la solidité des droits fondamentaux, des contre pouvoirs, des garde fous, des séparations (entre les pouvoirs, entre le public et le privé). Que Montesquieu ait inspiré plus que Rousseau les institutions américaines, est une consolation après l'élection de Donald Trump. .

 

Ironie du sort, je constate qu'un « comité Orwell » a vu le jour en France. Se réclamant du patriotisme et de ce qui est qualifié de populisme positif chez l'auteur, qui parlait en effet de « décence commune du peuple », mais sans l'essentialiser ni l'idéaliser à l'excès, ce comité d'intellectuels défend des positions souverainistes. On me permettra ici de contester cette utilisation faussaire -donc typique des recyclages dénoncés dans « 1984 », justement -, de George Orwell, qui fut un combattant internationaliste implacable. Toutefois, en admirateur de George Orwell, je ne peux que dire ici ma propre opinion en toute franchise. Que chacun lise et relise ce génial romancier, essayiste, chroniqueur. Et utilise sa propre capacité à raisonner et son esprit critique. Le plus précieux de notre humanité. Que ce soit en 1950, en 1984, en 2017.

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Lectures de Jérôme Bonnemaison

 

Un sociologue me classerait dans la catégorie quantitative des « grands lecteurs » (ce qui ne signifie pas que je lis bien…).


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D’abord, tout petit, j’ai contemplé les livres de mes parents qui se sont rencontrés en mai 68 à Toulouse. Pas mal de brûlots des éditions Maspero et autres du même acabit… Je les tripotais, saisissant sans doute qu’ils recelaient des choses considérables.

 

Plus tard, vint la folie des BD : de Gotlib à Marvel.


Et puis l’adolescence… pendant cette période, mes hormones me forcèrent à oublier la lecture, en dehors des magazines d’actualité, de l'Equipe et de Rock’n Folk. Mais la critique musicale est heureusement lieu de refuge de l’exigence littéraire. Et il arrive souvent aux commentateurs sportifs de se lâcher.


 

De temps en temps, je feuilletais encore les ouvrages de la  bibliothèque familiale A quatorze ans, je n’avais aucune culture littéraire classique, mais je savais expliquer les théories de Charles Fourier, de Proudhon, et je savais qui étaient les « Tupamaros ».


 

J’étais en Seconde quand le premier déclic survint : la lecture du Grand Meaulnes. Je garde  le sentiment d’avoir goûté à la puissance onirique de la littérature. Et le désir d’y retoucher ne m’a jamais quitté.


 

Puis je fus reçu dans une hypokhâgne de province. La principale tâche était de lire, à foison. Et depuis lors, je n’ai plus vécu sans avoir un livre ouvert. Quand je finis un livre le soir, je le range, et lis une page du suivant avant de me coucher. Pour ne pas interrompre le fil de cette "vie parallèle" qui s’offre à moi.

 

 

Lire, c’est la liberté. Pas seulement celle que procure l’esprit critique nourri par la lecture, qui à tout moment peut vous délivrer d’un préjugé. Mais aussi et peut-être surtout l’impression délicieuse de se libérer d’une gangue. J’imagine que l’Opium doit procurer un ressenti du même ordre. Lire permet de converser avec les morts, avec n’importe qui, de se glisser dans toutes les peaux et d’être la petite souris qu’on rêve…


 

Adolescent, j’ai souvent songé que je volais, par exemple pour aller rejoindre une copine laissée au port… Et la lecture permet, quelque peu, de s’affranchir du temps, de l’espace, des échecs , des renoncements et des oublis, des frontières matérielles ou sociales, et même de la Morale.

 

 

Je n’emprunte pas. J’achète et conserve les livres, même ceux que je ne lis pas jusqu’au bout ou qui me tombent des mains. Ma bibliothèque personnelle, c’est une autre mémoire que celle stockée dans mon cerveau. Comme la mémoire intime, elle vous manque parfois, et on ne saurait alors dire un mot sur un livre qu’on passa trois semaines à parcourir. Mais on peut à tout moment rouvrir un livre, comme on peut retrouver sans coup férir un souvenir enfoui dans la trappe de l’inconscient.


 

Lire est à l’individu ce que la Recherche Fondamentale est au capitalisme : une dépense inutile à court terme, sans portée mesurable, mais décisive pour aller de l’avant. Lire un livre, c’est long, et c’est du temps volé à l’agenda économique et social qui structure nos vies.  


 

Mais quand chacun de nous lit, c’est comme s’il ramenait du combustible de la mine, pour éclairer la ville. Toute la collectivité en profite, car ses citoyens en sont meilleurs, plus avisés, plus au fait de ce qui a été dit, expérimenté, par les générations humaines. Le combat pour l’émancipation a toujours eu partie liée avec les livres. Je parie qu’il en sera ainsi à l’avenir.


 

J’ai été saisi par l'envie de parler de ces vies parallèles. De partager quelques impressions de lecture, de suggérer des chemins parmi tant d’autres, dans les espaces inépuisables de l’écrit. Comme un simple lecteur. Mais toujours avide.


 

Je vous parlerai donc des livres que je lis. Parlez-moi des vôtres.

 

 

Jérôme Bonnemaison,

Toulouse.

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