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Top articles

  • Ed. Limonov, balise argos jetée dans le chaos russe (Emmanuel Carrère)

    02 novembre 2011 ( #Romans )

    Emmanuel Carrère me semble appartenir à la confrérie singulière (en imaginant qu'elle existe) des Chrétiens sceptiques. Ou des Sceptiques chrétiens, plutôt. Tant le Scepticisme l'emporte. Mais un Scepticisme qui ne pousse pas au retrait ni à l'indifférence,...

  • "Un roi sans divertissement", ou comment on se joue du lecteur pour son plus grand plaisir

    24 août 2011 ( #Romans )

    " Qu'on laisse un roi tout seul sans compagnie, penser à lui tout à loisir ; et l'on verra qu'un roi sans divertissement est un homme plein de misères " Blaise Pascal, Les Pensées "Un roi sans divertissement" de Jean Giono est un joyau de notre littérature....

  • De quoi "gauche" est-il le nom ? (Dionys Mascolo)

    15 octobre 2011 ( #Philosophie )

    L es éditions "Lignes" ont republié un texte écrit par Dionys Mascolo , philosophe proche des "Temps Modernes" de Sartre et longtemps compagnon de Duras, fugacement communiste. Ce texte écrit après mai 68 est intitulé "Sur le sens et l'usage du mot "Gauche"...

  • L'imagination contre le trop de réalité (Annie Lebrun)

    16 août 2011 ( #Essais )

    A nnie Lebrun , essayiste et poète, proche tardive d'André Breton, tient solidement sa position de surréaliste et d'anarchiste viscérale. Dans "Du trop de réalité" , essai superbement écrit en 2000, elle exprime une révolte totale contre le monde contemporain...

  • Tribulations d'un danseur Chinois De la Révolution Culturelle à la Rochelle

    07 août 2011 ( #Récit )

    L 'existence est une avalanche de pierres. La plupart des cailloux y roulant suivent une ligne droite (et des centaines de millions de gens ne bougent pas de leur village durant toute leur vie), mais d'autres rebondissent partout, adoptant des trajectoires...

  • Gros plan sur le fruit étrange de Billie Holiday

    05 octobre 2011 ( #Art )

    Southern trees bear a strange fruit Blood on the leaves and blood at the root Black body swinging in the Southern breeze Strange fruit hanging from the poplar trees Les arbres du Sud portent un étrange fruit, Du sang sur les feuilles et du sang aux racines,...

  • Que nous dit le destin de Léon Blum ?

    12 août 2011 ( #Oeuvres politiques )

    L éon Blum est parmi ces "grands hommes" qui après leur disparition s'élèvent au dessus des antagonismes et intègrent le patrimoine national. Lui qui fut haï par ses adversaires, érigé en cible obsessionnelle par les antisémites, lui qui fut l'objet d'une...

  • "On", "je", "nous" sommes et étions Annie Ernaux

    31 juillet 2011 ( #Récit )

    "Elle retrouve alors, dans une satisfaction profonde, quasi éblouissante - que ne lui donne pas l'image, seule, du souvenir personnel-, une sorte de vaste sensation collective, dans laquelle sa conscience, tout son être est pris. De la même façon que,...

  • Pour ceux qui aiment l'humour noir de noir, il y a Jerry Stahl

    28 septembre 2011 ( #Policier )

    P ierre Desproges, qui déplora pince sans rire "l'anti nazisme primaire", et Edgar Hilsenrath ("le nazi et le barbier", roman où un SS devient un combattant sioniste...) sont des petits enfants ... Voici Jerry Stahl qui vient de publier un roman à l'acide...

  • Montaigne, malgré tout, n'a pas suffi à consoler Zweig

    03 août 2011 ( #Philosophie )

    J e n'ai pas lu toute son oeuvre, mais je l'ai assez parcourue pour saisir que le "Montaigne" de Stefan Zweig (PUF-Quadrige, 125 pages), le dernier de ses écrits avant qu'il ne se suicide au Brésil, est un de ses plus personnels, intenses, essentiels...

  • Sale nuit de noces

    20 juillet 2011 ( #Romans )

    " Sur la plage de Chesil" , court roman au style classique de Ian McEwan , est un peu le contrepoint indispensable de l'argumentaire de Pasolini que nous avons déroulé récemment dans ce Blog ( Pasolini, le Corsaire qui a tout compris) , sur la face obscure...

  • Vers une société des égaux ? Oui mais comment ? (Rosanvallon)

    06 septembre 2011 ( #Essais )

    P ierre Rosanvallon est une figure clé du débat intellectuel français. La sortie de son dernier essai est célébrée par des louanges appuyées : Libération y consacre plusieurs pages, ce qui est très rare pour un livre... Un politique comme Vincent Peillon...

  • Marylin poétesse ? L'amour n'est point aveugle, il hallucine...

    10 juillet 2011 ( #Too much )

    L e livre que je viens de lire en un rien de temps tellement il est diaphane a été présenté comme un évènement littéraire de toute première grandeur... Les écrits reconstitués de Marylin Monroe (Fragments, ...) m'ont déçu. Je trouve à vrai dire l'entreprise...

  • Bernanos, celui qui sauva l'honneur du catholicisme de son siècle

    17 juillet 2011 ( #Histoire )

    J 'ai lu sur la Guerre d'Espagne, mais j'avais (sans doute soigneusement) différé la lecture du classique "Les grands cimetières sous la lune" de Georges Bernanos . Je savais néanmoins que j'y viendrai, car l'oublier eut été négliger un aspect essentiel...

  • TOP titres de livres à écrire

    06 juillet 2011 ( #Reading Lists )

    L a dernière tentative de liste, exercice qui inaugure ce Blog(TOP 20 ), date un peu. C'est le moment de s'y remettre. Il s'agit d'établir une liste de titres de livres que j'aimerais lire, ce qui supposerait qu'on les rédige. Attention, seul le titre...

  • Et après tout, qu'est ce que la France ?

    03 juillet 2011 ( #Essais )

    "Le dépaysement - Voyages en France" de Jean-Christophe Bailly est un livre majeur ; par certains égards difficile, mais qui trouvera certainement son public (je me risque car je n'ai pas vérifié les ventes). J'espère qu'il s'imposera comme une référence....

  • "Pour une révolution fiscale"... dans le petit bassin ?

    21 août 2011 ( #Economie )

    A yéééééééé. Je l'ai lu ce fameux livre dont on parle partout (ou presque...). Ce petit livre orange au titre enflammé, au contenu plus modéré. " Pour une révolution fiscale" (Camille Landais, Thomas Piketty, Emmanuel Saez) n'est pas à proprement parler...

  • Le Combat contre l'Inhabitable

    29 juin 2011 ( #Essais )

    J e ne suis pas un optimiste de nature, ni vraiment de raison. Ce qui explique qu'en 2005, lorsqu'il y eut cette succession rapprochée d'incendies mortels dans des immeubles insalubres à Paris et ailleurs, j'ai été écoeuré par le déferlement de compassion...

  • Petit entracte poétique avec Char et Rimbaud

    26 juin 2011 ( #Poésie )

    A ujourd'hui je vous propose un petit entracte sous forme d'un poème. Un de ceux qui me trottent dans l'esprit. Il affleure de temps en temps. Un des rares poèmes de René Char qu'on ne saurait qualifier d'hérmétique, issu de ce recueil incomparable :...

  • Colette Audry, illustre inconnue et inconnue illustre

    11 juin 2011 ( #Biographie )

    E n revenant en arrière dans ce Blog, je me rends compte que beaucoup de lectures tournent autour du sujet de la jonction entre la pensée et l'action, leur rassemblement, leur harmonie. La pensée est vaine et mortifère sans portée tangible ; l'action...

  • Léonard De Vinci, l'humanité de retour chez elle

    27 juillet 2011 ( #Art )

    J 'ai patienté, pour une fois très longtemps, avant de trouver un ouvrage de fond qui me convienne au sujet de Léonard de Vinci. Des publications sur Léonard, le moins que l'on puisse dire est que l'on n'en manque pas. Mais je ne cherchais pas un Beau...

  • "Le banquier anarchiste" de Pessoa, ou la liberté digérée par le capitalisme

    25 mai 2011 ( #Romans )

    L e poète portuguais Fernando Pessoa n'a écrit qu'une seule fiction : un petit dialogue intitulé "Le Banquier anarchiste" . Mais quel texte ! Si la poésie est le domaine privilégié des extra-lucides, Pessoa transpose ce rare talent dans cette confession...

  • S'il n'en restait qu'un, ce serait Georges Orwell !

    11 mai 2011 ( #Oeuvres politiques )

    S 'il n'en reste qu'un pour moi, ce sera Georges Orwell (Eric Blair de son vrai nom). Je l'ai déjà écrit dans ce Blog en parlant de son roman "Un peu d'air frais"( Lisez Bio ) , mais je pense y revenir périodiquement, car il me reste heureusement une...

  • Pasolini, le Corsaire qui a tout compris

    13 juillet 2011 ( #Oeuvres politiques )

    Q ui a écrit la phrase suivante, et quand ? "Aujourd'hui la liberté sexuelle de la majorité est en réalité une convention, une obligation, un devoir social, une anxiété sociale, une caractéristique inévitable de la qualité de vie du consommateur. Bref,...

  • Le débat économique est enfin relancé (du moins dans les livres...) 2

    22 mai 2011 ( #Economie )

    (...) D ans "La Démondialisation" Jacques SAPIR, de son côté, est beaucoup plus catégorique que nos trentenaires qui remettent Keynes au goût du jour (article précédent : Le débat économique est enfin relancé (du moins dans les livres) . Selon lui, la...

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Lectures de Jérôme Bonnemaison

 

Un sociologue me classerait dans la catégorie quantitative des « grands lecteurs » (ce qui ne signifie pas que je lis bien…).


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D’abord, tout petit, j’ai contemplé les livres de mes parents qui se sont rencontrés en mai 68 à Toulouse. Pas mal de brûlots des éditions Maspero et autres du même acabit… Je les tripotais, saisissant sans doute qu’ils recelaient des choses considérables.

 

Plus tard, vint la folie des BD : de Gotlib à Marvel.


Et puis l’adolescence… pendant cette période, mes hormones me forcèrent à oublier la lecture, en dehors des magazines d’actualité, de l'Equipe et de Rock’n Folk. Mais la critique musicale est heureusement lieu de refuge de l’exigence littéraire. Et il arrive souvent aux commentateurs sportifs de se lâcher.


 

De temps en temps, je feuilletais encore les ouvrages de la  bibliothèque familiale A quatorze ans, je n’avais aucune culture littéraire classique, mais je savais expliquer les théories de Charles Fourier, de Proudhon, et je savais qui étaient les « Tupamaros ».


 

J’étais en Seconde quand le premier déclic survint : la lecture du Grand Meaulnes. Je garde  le sentiment d’avoir goûté à la puissance onirique de la littérature. Et le désir d’y retoucher ne m’a jamais quitté.


 

Puis je fus reçu dans une hypokhâgne de province. La principale tâche était de lire, à foison. Et depuis lors, je n’ai plus vécu sans avoir un livre ouvert. Quand je finis un livre le soir, je le range, et lis une page du suivant avant de me coucher. Pour ne pas interrompre le fil de cette "vie parallèle" qui s’offre à moi.

 

 

Lire, c’est la liberté. Pas seulement celle que procure l’esprit critique nourri par la lecture, qui à tout moment peut vous délivrer d’un préjugé. Mais aussi et peut-être surtout l’impression délicieuse de se libérer d’une gangue. J’imagine que l’Opium doit procurer un ressenti du même ordre. Lire permet de converser avec les morts, avec n’importe qui, de se glisser dans toutes les peaux et d’être la petite souris qu’on rêve…


 

Adolescent, j’ai souvent songé que je volais, par exemple pour aller rejoindre une copine laissée au port… Et la lecture permet, quelque peu, de s’affranchir du temps, de l’espace, des échecs , des renoncements et des oublis, des frontières matérielles ou sociales, et même de la Morale.

 

 

Je n’emprunte pas. J’achète et conserve les livres, même ceux que je ne lis pas jusqu’au bout ou qui me tombent des mains. Ma bibliothèque personnelle, c’est une autre mémoire que celle stockée dans mon cerveau. Comme la mémoire intime, elle vous manque parfois, et on ne saurait alors dire un mot sur un livre qu’on passa trois semaines à parcourir. Mais on peut à tout moment rouvrir un livre, comme on peut retrouver sans coup férir un souvenir enfoui dans la trappe de l’inconscient.


 

Lire est à l’individu ce que la Recherche Fondamentale est au capitalisme : une dépense inutile à court terme, sans portée mesurable, mais décisive pour aller de l’avant. Lire un livre, c’est long, et c’est du temps volé à l’agenda économique et social qui structure nos vies.  


 

Mais quand chacun de nous lit, c’est comme s’il ramenait du combustible de la mine, pour éclairer la ville. Toute la collectivité en profite, car ses citoyens en sont meilleurs, plus avisés, plus au fait de ce qui a été dit, expérimenté, par les générations humaines. Le combat pour l’émancipation a toujours eu partie liée avec les livres. Je parie qu’il en sera ainsi à l’avenir.


 

J’ai été saisi par l'envie de parler de ces vies parallèles. De partager quelques impressions de lecture, de suggérer des chemins parmi tant d’autres, dans les espaces inépuisables de l’écrit. Comme un simple lecteur. Mais toujours avide.


 

Je vous parlerai donc des livres que je lis. Parlez-moi des vôtres.

 

 

Jérôme Bonnemaison,

Toulouse.

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