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Top articles

  • Le jour où nous regarderons l'immigration les yeux ouverts (Atlas mondial de l'immigration / "Doit-on contrôler l'immigration" ?)

    26 décembre 2012 ( #Essais )

    "La marche vers la libre circulation des hommes sera sans doute aussi lente et perturbée que l'a été celle vers la démocratie" Hervé Le Bras Le débat sur l'immigration est presque impossible en France. Qui en pâtit ? Les immigrés bien sûr, et leurs enfants....

  • Les Borgia, les monstres et la crise (Klabund)

    11 mai 2012 ( #Romans )

    " L es dingues et les paumés se traînent chez les Borgia " chante HF Thiéfaine dans une belle chanson surréaliste. Et si HFT a raison, on peut dire que c'est un sacré cirque gore qu'ils ont choisi comme lieu de retraite... J'en reviens moi-même, à travers...

  • NTM, objet littéraire identifié par Joy Sorman

    19 juin 2011 ( #Essais )

    A ux antipodes des théoriciens lacrymaux de "la défaite de la pensée" et de leur vision résignée de la culture, Joy Sorman choisit de magnifier, dans un petit essai littéraire intitulé "Du bruit" , un groupe de Rap... Deux corps dans lesquels s'est incarné,...

  • Domestiquer la finance (François Morin, "un monde sans wall street ?")

    16 janvier 2013 ( #Economie )

    T oulouse n'a pas que de bons rugbymen mais aussi de bons économistes comme François Morin . La radicalité de ses constats et de ses propositions, dans "Un monde sans Wall Street ?" démontre l'ampleur de la crise du capitalisme à son stade d'obésité financière......

  • L'Art contemporain : promesse tenue ou impasse ?

    03 mars 2012 ( #Art )

    Comme beaucoup, je suis fréquemment dubitatif devant les oeuvres d'art dites contemporaines. Force est de m'avouer qu'à de rares exceptions (Francis Bacon par exemple, et ce n'est pas un hasard s'il s'agit d'une oeuvre figurative), la plupart des artistes...

  • Mamie révolutionnaire et son petit-fils peintre de génie (Flora Tristan et Paul Gauguin)

    03 avril 2011 ( #Romans )

    J 'ai été si impressionné par ma lecture de "la fête au bouc" de Mario Vargas Llosa ( La fin d'un bouc septuagénaire, vicieux et sanglant, sur fond de merengue ) que j'ai filé m'acheter d'autres épais volumes de l'auteur, dont la matière privilégiée est...

  • Pascal, le plus grandiose adversaire ("Les pensées"....)

    24 mars 2013 ( #Philosophie )

    J e causais récemment avec un de mes proches de Pascal, et j'ai remis la main sur l'édition jaunie des "Pensées" que ma maman annota au lycée. Je l'ai relue en deux soirées. Je ne vais pas vous infliger une analyse systématique de ce classique ; ce dont...

  • Seule issue : sauter de son cheval ("Les désarçonnés" de Pascal Quignard)

    09 décembre 2012 ( #Inclassable )

    "Il n'y a pas d'autre point, premier et ultime, de résistance au pouvoir politique que le rapport de soi à soi" Michel Foucault "Les désarçonnés" de Pascal Quignard est une digression littéraire, se nourrissant elle-même au fil de ses intuitions, mêlant...

  • Lire, ça sert à rien, c’est ça qui est bien

    05 janvier 2011 ( #Essais )

    « P ourquoi lire ? » se demande Charles Dantzig dans son dernier essai éponyme (Dantzig, c’est un bien curieux pseudonyme. Quelqu’un a-t-il refusé de « mourir pour lui » ?). Dantzig est un styliste hors pair. Cette seule raison requiert qu’on le lise....

  • Ex fan des eighties, où sont tes années folles ?

    05 février 2011 ( #Romans )

    F rançois Bégaudeau est un mec sympa et un "bogoss" pour citer Franck Ribery. J'aime bien l'écouter dans son job de critique, qui manifestement lui a permis d'échapper à l'Education Nationale. Ce type a quand même reçu la "Palme d'or" pour l'adaptation...

  • "Girl Power" version Groland, 411 ans avant JC (Lysistrata et la grêve du sexe)

    30 novembre 2011 ( #Théâtre )

    A h ces païens.... Lisez donc Lysistrata , cette pièce comique écrite en 411 avant notre ère, par l'athénien Aristophane ... Absolument jubilatoire, osé, limite "groland" (voire totalement). Et Aristophane n'était pas un marginal, un auteur clandestin...

  • Le monde entier dans un grimoire (la vie mode d’emploi de Georges Perec)

    11 avril 2012 ( #Romans )

    J e sais…. Ben non j’avais pas pris le temps de lire « la vie mode d’emploi » de Georges Perec »… Allez savoir pourquoi. Je l’avais laissé là, jaunissant sur les étagères dans un rayon « déjà lu », et je l’avais négligé. J’avais pourtant jugé en son temps...

  • Dans le château des fous, les gens normaux n'avaient rien d'exceptionnel (Emmanuelle Guattari, "la petite Borde")

    28 octobre 2012 ( #Romans )

    E n refermant le tout petit roman (plus un récit à mon sens mais bon...) d' Emmanuelle Guattari, "La petite Borde", j'ai pensé à ce film un peu loufoque de Laurence Ferreira Barbossa dont le titre est "les gens normaux n'ont rien d'exceptionnel", avec...

  • La ségrégation et la guerre dans les veines, par l'écriture Jazz de Toni Morrison

    12 septembre 2012 ( #Romans )

    L e changement, c'est toujours possible. Le monde n'est pas condamné à l'état stationnaire ou à la décadence et rien n'est joué. Pour y croire, pour s'en convaincre, la lecture du petit roman nerveux et condensé de Toni Morrison, "Home", est d'une belle...

  • En défense de Bret Easton Ellis (qui n'en a nul besoin)

    08 décembre 2010 ( #Romans )

    B ret Easton Ellis est très tendance. Il passe au "Grand Journal" de Canal + où la crème de la branchouille le reçoit avec vénération. Il est à la Une des INROCKS et en plus il vend bien ses livres. Il y a de quoi se méfier d'un type pareil. La plupart...

  • Un mauvais titre pour un chef d'oeuvre espagnol

    26 novembre 2010 ( #Essais )

    " A natomie d'un instant" : un mauvais titre pour un vrai chef d'oeuvre. Le dernier ouvrage de Javier Cercas est édifiant d'intelligence, de sincérité. Il est un ouvrage d'histoire politique. Il est aussi littéraire dans le sens où il explore, dissèque...

  • Lisez les stoïciens !

    26 novembre 2010 ( #Philosophie )

    La Sécurité Sociale et l'Agence Nationale des Conditions de Travail devraient distribuer gratuitement les petits manuels stoïciens à la population. Je ne prétends pas que cela allègerait les souffrances, mais bon, ça vaut bien un massage et c'est moins...

  • Rire d'en lire

    06 décembre 2010 ( #Romans )

    S i le fameux livre sur la comédie d'Aristote n'est jamais parvenu jusqu'à nous (cf "l e nom de la Rose" d'Umberto Eco qui fantasme à ce sujet), le rire, par essence subversif, est partout dans la littérature. Il est difficile de déclencher le rire par...

  • J'ai croisé Freud sur la Route de Cormac Mc Carthy !

    01 décembre 2010 ( #Romans )

    Y annick, lecteur de ce Blog, m'a envoyé un mail pour me dire combien il avait été secoué par la lecture de "la Route" de Cormac Mc Carthy. Ce fut aussi mon cas, et maints lecteurs de ce roman en garderont le souvenir d'une expérience unique . "La Route",...

  • Les livres qu'on oublie, les livres qu'on arrive pas à lire

    11 décembre 2010 ( #Reading Lists )

    Les livres qu'on oublie ... Etonnamment, on oublie totalement certains livres. Surtout quand on les lit vite, mais pas forcément. Je sais avoir lu "Les faux monnayeurs" de Gide, ou "Les fruits d'or" de Nathalie Sarraute. Je ne suis pas capable de dire...

  • Les tyrannies que vous subissez ne tiennent qu'à vous !

    28 novembre 2010 ( #Oeuvres politiques )

    J 'ai inauguré ce blog par un "TOP 20" de mes lectures. J'y ai injustement oublié le "Discours de la servitude volontaire" d'Etienne de La Boétie. Ce que la Renaissance a produit de plus avancé. On a qualifié La Boétie de "Rimbaud de la pensée'" et je...

  • TOP 20

    26 novembre 2010 ( #Reading Lists )

    D ans "Haute Fidélité", (le film, pas le livre que je n'ai pas lu !), les personnages qui squattent une boutique de disques un brin poussive, s'amusent sans cesse à créer des listes TOP 5... Par exemple, les 5 meilleurs titres qui parlent de rupture amoureuse....

  • Un polar fluide à siroter dans son bain

    20 décembre 2010 ( #Policier )

    I l y a des livres à siroter dans son bain. Accompagnés d'un bol d'olives fourrées au poivron (qui risque de glisser et de vous obliger à passer la balayette, encore mouillé avec une serviette mal nouée autour de la taille), assortis d'un Mojito ou d'un...

  • Léon l'Ecrivain

    26 novembre 2010 ( #Oeuvres politiques )

    Je ne suis pas trotskyste et je ne l'ai jamais été. Et pourtant j'ai aimé lire une bonne pile de livres de Léon Trotsky, révolutionnaire mais aussi écrivain de premier plan. Lev Davidovitch était surnommé "la Plume". C'était mérité. Une plume trempée...

  • De l’Exil social (Didier Eribon et Annie Ernaux)

    03 décembre 2010 ( #Essais )

    Le « Retour à Reims » de Didier Eribon est récemment paru en livre de poche (champs-essais). Je vous engage à lire cet essai qui mêle astucieusement autobiographie et analyse sociologique. Il est à la fois émouvant et éclatant de lucidité sur les fractures...

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Lectures de Jérôme Bonnemaison

 

Un sociologue me classerait dans la catégorie quantitative des « grands lecteurs » (ce qui ne signifie pas que je lis bien…).


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D’abord, tout petit, j’ai contemplé les livres de mes parents qui se sont rencontrés en mai 68 à Toulouse. Pas mal de brûlots des éditions Maspero et autres du même acabit… Je les tripotais, saisissant sans doute qu’ils recelaient des choses considérables.

 

Plus tard, vint la folie des BD : de Gotlib à Marvel.


Et puis l’adolescence… pendant cette période, mes hormones me forcèrent à oublier la lecture, en dehors des magazines d’actualité, de l'Equipe et de Rock’n Folk. Mais la critique musicale est heureusement lieu de refuge de l’exigence littéraire. Et il arrive souvent aux commentateurs sportifs de se lâcher.


 

De temps en temps, je feuilletais encore les ouvrages de la  bibliothèque familiale A quatorze ans, je n’avais aucune culture littéraire classique, mais je savais expliquer les théories de Charles Fourier, de Proudhon, et je savais qui étaient les « Tupamaros ».


 

J’étais en Seconde quand le premier déclic survint : la lecture du Grand Meaulnes. Je garde  le sentiment d’avoir goûté à la puissance onirique de la littérature. Et le désir d’y retoucher ne m’a jamais quitté.


 

Puis je fus reçu dans une hypokhâgne de province. La principale tâche était de lire, à foison. Et depuis lors, je n’ai plus vécu sans avoir un livre ouvert. Quand je finis un livre le soir, je le range, et lis une page du suivant avant de me coucher. Pour ne pas interrompre le fil de cette "vie parallèle" qui s’offre à moi.

 

 

Lire, c’est la liberté. Pas seulement celle que procure l’esprit critique nourri par la lecture, qui à tout moment peut vous délivrer d’un préjugé. Mais aussi et peut-être surtout l’impression délicieuse de se libérer d’une gangue. J’imagine que l’Opium doit procurer un ressenti du même ordre. Lire permet de converser avec les morts, avec n’importe qui, de se glisser dans toutes les peaux et d’être la petite souris qu’on rêve…


 

Adolescent, j’ai souvent songé que je volais, par exemple pour aller rejoindre une copine laissée au port… Et la lecture permet, quelque peu, de s’affranchir du temps, de l’espace, des échecs , des renoncements et des oublis, des frontières matérielles ou sociales, et même de la Morale.

 

 

Je n’emprunte pas. J’achète et conserve les livres, même ceux que je ne lis pas jusqu’au bout ou qui me tombent des mains. Ma bibliothèque personnelle, c’est une autre mémoire que celle stockée dans mon cerveau. Comme la mémoire intime, elle vous manque parfois, et on ne saurait alors dire un mot sur un livre qu’on passa trois semaines à parcourir. Mais on peut à tout moment rouvrir un livre, comme on peut retrouver sans coup férir un souvenir enfoui dans la trappe de l’inconscient.


 

Lire est à l’individu ce que la Recherche Fondamentale est au capitalisme : une dépense inutile à court terme, sans portée mesurable, mais décisive pour aller de l’avant. Lire un livre, c’est long, et c’est du temps volé à l’agenda économique et social qui structure nos vies.  


 

Mais quand chacun de nous lit, c’est comme s’il ramenait du combustible de la mine, pour éclairer la ville. Toute la collectivité en profite, car ses citoyens en sont meilleurs, plus avisés, plus au fait de ce qui a été dit, expérimenté, par les générations humaines. Le combat pour l’émancipation a toujours eu partie liée avec les livres. Je parie qu’il en sera ainsi à l’avenir.


 

J’ai été saisi par l'envie de parler de ces vies parallèles. De partager quelques impressions de lecture, de suggérer des chemins parmi tant d’autres, dans les espaces inépuisables de l’écrit. Comme un simple lecteur. Mais toujours avide.


 

Je vous parlerai donc des livres que je lis. Parlez-moi des vôtres.

 

 

Jérôme Bonnemaison,

Toulouse.

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